Voilà un « Repère » que l’on attendait depuis longtemps. Une synthèse de ce qu’il faut savoir pour pouvoir parler de l’insécurité sans catastrophisme, ni déni de réalité (du type : « oh, mais avant c’était bien pire » ou bien « oh, mais tout ça, c’est les flics qui disent » ou encore « oh, mais dans tout ça, y a pas mort d’homme »). L’auteur, qui travaille cette matière depuis une bonne trentaine d’années, ne recule pas devant les faits, par exemple en termes de délinquance des jeunes ou d’atteintes des personnes en ville.

Mais il sait tout autant documenter les explications de ces phénomènes (les éléments relatifs aux politiques judicaires, policières ou urbaines depuis trente ans sont indispensables), ainsi, ce qui sera précieux, que les « solutions » souvent avancées (privatiser la sécurité ou les espaces de vie, construire plus de prison ou des centres pour mineurs, etc.). L’ouvrage accorde également une place considérable à l’évaluation des dispositifs de prévention, indiquant au passage à la fois que la prévention est une pièce maîtresse des dispositifs sur la sécurité, mais qu’elle peut également se prêter à l’évaluation ou la critique. L’ouvrage de référence qu’il fallait

Fabien Jobard